Toutes les versions du 1/20^ème au 1/87^ème

La 203 de Peugeot a fêté ses 50 ans en 1998. Dès 1950, cette auto a inspiré les plus grands noms du jouet de Dinky Toys à Solido sans oublier Norev ou Gégé.

Avec le lancement de la 203 en 1948, Peugeot relève un défi risqué : lancer une auto de moyenne cylindrée, équipée d’un moteur de 7 chevaux. Un choix ambitieux pour l’époque, où les voitures puissantes dominent le marché. La conjoncture économique donnera pourtant raison à Peugeot. Après la hausse vertigineuse du prix du carburant, les français adopteront la 203 qu’ils jugent à la fois économique et esthétique.

Le constructeur conçoit alors plusieurs versions de cette nouvelle auto : une berline fermée et découvrable, un break familial, un cabriolet, un coupé et un fourgon. Ultime consécration, la 203 deviendra même une ambulance, un auto de pompier, une voiture de police avant de servir de base pour les célèbres fourgons D3 A et D4 A, toujours signés Peugeot.

La firme de Sochaux modifiera peu l’allure de sa voiture, durant les 12 années de commercialisation. Premier changement notable, la lunette arrière, à l’origine petite et ovale, deviendra plus grande et rectangulaire à partir de 1953. Quatre ans plus tard, des clignotants remplacent les flèches directionnelles.

La notoriété de l’auto ne pouvait qu’inspirer les fabricants de jouets. Dès 1951, Dinky Toys ouvre la voie, bientôt suivi par d’autres grands noms de la miniature. Peugeot cessera de construire la 203 en 1960. Il en faut plus pour briser le mythe et, 52 ans après son lancement elle reste l’un des modèles Peugeot les plus populaires.

En 1951, Dinky Toys lance sa première version de la Peugeot 203, en zamac, et à l’échelle 1/43^ème . Le jouet porte la référence 24R. Il s’agit d’une berline, équipée d’une petite lunette arrière . Dinky Toys a mis l’accent sur la précision de la reproduction. La miniature est donc équipée de flèches de direction et d’un bouchon de réservoir d’essence sur l’aile arrière droite. Deux ans plus tard, le bouchon de réservoir est supprimé et le plafond intérieur est décoré avec du tissu quadrillé.

En 1956, Dinky Toys reprend la nouvelle vitre arrière, rectangulaire et plus grande, mise en place sur les modèles Peugeot grandeur nature et lance ainsi sa deuxième version de la 203. A partir de 1959, les clignotants apparaissent et remplacent les flèches de direction. Cette nouvelle miniature est référencée 533.

Toutes les versions Dinky Toys sont équipées d’un plancher en tôle, maintenu avec 2 rivets. Les pneus noirs portent la lettre M pour Meccano, autre marque crée par Frank HORNBY, fondateur de Dinky Toys.

Variantes de couleur :

Le catalogue de la marque prévoit plusieurs variantes de coloris. La première version de 203 sort en bordeaux avec des jantes crèmes ou en vert métallisé, accompagnée de jantes crèmes ou grises. La deuxième mouture est uniquement disponible en bordeaux, mais avec des jantes crèmes, grises ou pétrole. Enfin, le dernier modèle de 203 signé Dinky Toys existe avec une carrosserie grise avec des jantes grises ou bleues pétrole, parfois même chromées et des pneus blancs.

Dinky Toys Commercialise ses 203 Peugeot par six dans des boites grises, et non pas dans les superbes emballages jaunes, créés beaucoup plus tard.

En 1952, Solido créé la série Mosquitos. Sous ce nom exotique, la firme française sort plusieurs véhicules pour accompagner les trains en écartement 00 (19 mm). Les échelles de reproductions de ces jouets vont du 1/55^ème au 1/100^ème. Deux modèles de 203 figurent dans cette série. La version " Darl’Mat " porte la référence 155A. Il s’agit d’une auto équipée d’une carrosserie aérodynamique et d’un toit ouvrant. Darl’Mat est le nom d’un important distributeur parisien de la marque Peugeot, célèbre pour ses 203 spécialement dessinées pour la compétition.

Deux baguettes horizontales constituent la calandre. Une plaque d’immatriculation arrière complète certains exemplaires de ce véhicule. Au chapitre couleur, les collectionneurs trouveront des 203 en noir, en bordeaux, ou bordeaux métal, en gris foncé, en bleu foncé, en marron, en vert foncé, en gris-bleu.

La référence 155B désigne une berline, avec une calandre à cinq baguettes horizontales, agrémentée d’une plaque d’immatriculation arrière. La gamme de coloris reste la même que pour la référence précédente, avec des modèles jaunes, rouges et blancs en plus. Ces deux autos disparaîtront du catalogue en 1958.

Berline et cabriolet :

Dès 1936, Solido lance la série 80, rapidement rebaptisée série Baby. Cette nouvelle classification regroupe des jouets simplifiés, destinés à un public de jeunes enfants. Pour autant, le réalisme des reproductions ne cessera de s’améliorer jusqu’à l’arrêt de cette série en 1958.

Deux variantes 203 voient le jour dans la série Baby. En 1952, une berline avec la référence 135B séduit de nombreux jeunes garçons. Elle est équipée d’une calandre, de phares peints en argent et d’un toit ouvrant gravé. La 203 est baptisée " Menton ", lorsqu’elle fonctionne avec un moteur et " Toulouse " lorsqu‘elle est dépourvue de mécanisme. Les deux modèles possèdent un toit ouvrant gravé et sont disponibles en vert clair, en gris clair, en rouge métal, en bleu foncé et métal, en bleu pervenche, en noir, en rose saumon métal et en gris bleu (une palette originale et gaie, parfaite pour ces jouets).

Deux ans plus tard, en 1954, Solido commercialise une nouvelle variante de la 203 Peugeot dans la série Baby. Baptisée " Chambéry ", il s’agit d’un superbe cabriolet, avec une calandre et des phares peints en argent, avec des capotes de couleurs variées. Ce beau jouet existe en différentes harmonies de teintes : Vert foncé et gris clair, vert clair et vert foncé, bleu pâle et bleu foncé, gris clair et bleu foncé, gris clair et gris foncé, gris clair et noir, pour finir par une version simplement gris clair.

La série Baby est retirée du catalogue en 1958.

Dès 1953, Germain GIROUD, fondateur de GéGé, décide de construire des 203 miniatures (des berlines à grande lunette arrière) dans son usine de Montbrison dans la Loire. Il choisit deux échelles de reproduction (1/43^ème et 1/20^ème) et opte pour le plastique.

Comme les autos Dinky Toys, GéGé équipe tout d’abord ses modèles de flèches directionnelles, avant de passer aux clignotants. Les versions bleues et grises (des teintes déjà utilisées pour les modèles grandeur nature) reste les plus courantes. La 203 GéGé rouge compte, en revanche, parmi les exemplaires très recherchés par les collectionneurs.

Au 1/20^ème et en plastique :

Egalement en matière plastique, les autos au 1/20^ème sont connues avec une carrosserie bleue métallisée. Des enjoliveurs, imitant les accessoires de la firme " robri " présents sur les modèles à l’échelle 1, complètent certains exemplaires. GéGé a prévu plusieurs variantes pour les plus grosses de ses autos : une version équipée de moteur à friction et sans phares, une autre avec un moteur mécanique et des phares électriques et enfin, une variante avec un moteur et des phares électriques.

Comme Minialuxe, Norev opte pour le plastique et l’échelle 1/43^ème. Cette société, installée à Villeurbanne, propose, en 1954, une berline avec ou sans antenne radio. Ce modèle porte le n° 8. Comme pour beaucoup de Norev, l’auto existe également avec un moteur. A la fin de l’année 1956, Norev lance une version " skis ", équipée d’une galerie sur le toit. Cet accessoire se retrouve sur plusieurs miniatures de la marque.

Un an plus tard, l’entreprise lyonnaise étoffe son catalogue avec une version équipée de suspensions arrières et de jantes noires. A partir de 1960, les jeunes utilisateurs découvrent une variante sans antenne et avec des jantes rouges.

La 203 restera au catalogue Norev jusqu’à la fin des années 60.

L’appellation Clé vient du prénom du fondateur de la firme Clément GAGET. Il installe son entreprise à Oyonax dans le département de l’Ain.

Détail utile pour les collectionneurs, toutes les créations de Clément GAGET portent un logo en forme de clé, gravé sous le châssis.

En 1955, la marque Minialuxe lance ses 203 en plastique et au 1/43^ème. La firme d’Oyonax joue dès le départ, la carte de la diversité. Outre les berlines classiques, elle fabrique des autos familiales, équipées de bagages sur le toit et une familiale aménagée en taxi.

Plus original encore, Minialuxe lance également des 203 fourgonnettes, avec ou sans bagages sur le toit. Pour compléter cette gamme déjà séduisante, la firme propose une option moteur à friction. La marque ira même jusqu’à produire 4000 miniatures par jour. Pour autant, les miniatures signées Minialuxe ne comptent pas parmi les plus courantes sur les stands des bourses d’échanges.

La firme B.S. (Beuzen & Sordet) fabrique une 203 en plastique à l’échelle 1/48^ème, à partir de 1955. Il s’agit d’une berline avec une grande lunette arrière. Le sigle E.C.F. et un coq en guise de logo viennent compléter la décoration de ce jouet.

En 1951, la firme M.D. lance une 203 de 24 cm de longueur. Ce jouet imposant était vendu avec une sympathique caravane, attelée sous le pare-chocs arrière de la voiture.

D’un extrême à l’autre, M.D. a également produit, la même année, une minuscule 203 Peugeot à l’échelle 1/60^ème, en plastique et sans vitres.

A l’instar de la firme M.D., Mic lance en 1955, une grande version de la 203 de 22 cm de longueur. La firme choisit de reproduire un " break " avec des vitres découpées. Le nom du fabricant se trouve sur les enjoliveurs de roues.

La firme française Jouef se démarque de ses concurrents avec une 203 berline en plastique, à l’échelle 1/87^ème. Lancée en 1955, il s’agit sans conteste de la plus petite reproduction de la célèbre Peugeot.

CREATIONS ANONYMES

La popularité de la 203 a inspiré les plus grands noms du jouet, mais également de mystérieux constructeurs, encore inconnus aujourd’hui.

Les collectionneurs risquent, en effet, de rencontrer plusieurs 203 sans marque. Excepté un modèle d’origine espagnole (une berline de 1954, en plastique, à l’échelle 1/76^ème), elles proviennent toutes de France.

On trouve, parmi ces inconnus, un break, en plastique, à l’échelle 1/76^ème, évidemment sans marque. Les autres 203 inconnues sont des berlines, toutes en plastique, avec des échelles variées : du1/76^ème au 1/36^ème.

Au 1/36^ème, les collectionneurs découvriront une 203 Darl’Mat (l’un des modèles déjà vu chez Solido), dépourvue de phares. Une curiosité, comme toutes ces versions anonymes.

Si vous possédez des informations sur ces autos-mystères, n’hésitez pas à me contacter