203...histoire

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Un art de vivre...

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Lorsqu’au lendemain de la guerre, l’industrie automobile française eut à envisager ses nouveaux programmes, après plusieurs années d’inactivité forcée, il lui fallut tout d’abord s’adapter à un nouveau climat économique, sensiblement décalé par rapport à celui où elle avait vécu jusqu‘en 1939 :

 

Pénurie de matières premières,
hausse insensée du prix des carburants,
incidence exagérée du coût de la main d’œuvre (due en grande partie aux surcharges fiscales et sociales),
pouvoir d’achat de la clientèle fortement diminué.

Il n’était pas possible cependant, même en présence de ce faisceau de conditions anormalement mauvaises, de renoncer en quoi que ce soit au progrès technique, bien au contraire et tout abandon sur ce terrain aurait eu des conséquences catastrophiques pour l’avenir de notre industrie.

Mais qu’est-ce au juste que le progrès technique, sinon très exactement le moyen de réaliser au profit de l’homme et de la collectivité une économie, non seulement de monnaie, mais de temps, d’espace, de matières premières, d'énergie ou de fatigue ?

Mais il y a deux façons de concevoir l’économie : offrir plus pour un prix identique ou offrir autant pour un prix moindre, ce qui se traduit, pour parler en style automobile, à prix égal, performances supérieures, ou, à performances égales, prix moindre. Et nous entendons bien que le terme de " performance " englobe à la fois vitesse, sécurité, confort, agrément ; bref, tout ce qui constitue la voiture de qualité.

L’industrie automobile française, sous peine de consentir à disparaître, se devait d’échapper à un tel dilemme en s’orientant franchement vers des solutions neuves. Disons que, malgré les rudes difficultés de cette époque, elle y est parvenue, grâce à un labeur acharné, ce qui est tout à l’honneur de ses dirigeants, de ses cadres, de ses ouvriers, et qu’on serait tenté de voir là l’un des bienfaits insoupçonnés de la pénurie.

Devant la loi sévère de l’économie, les constructeurs ont réagi différemment. Certains ont opté pour la petite voiture modeste, de format et de performance, susceptible, au moyen d’un outillage puissant, d’être offerte au prix le plus abordable pour les budgets de la clientèle française.

D’autres ont préféré s’en tenir à ce qu’il est convenu d’appeler la voiture moyenne, domaine où notre production a certainement, depuis toujours, enregistré ses meilleurs succès, en France et à l’étranger.

Telle est la position qu’a adoptée la Maison Peugeot. Elle avait pour l’y inciter de puissantes raisons dont les moindres ne sont pas une expérience acquise de longue date sur ce terrain solide, et la belle carrière de la 202, que remplace aujourd’hui sur le marché, la 203.

Deux autres considérations devaient conduire à la conception de la 203. D’une part, on ne pouvait songer à remplacer la 202 par une voiture qui lui fût inférieure, bien au contraire, et la nouvelle devait présenter sur la précédente certains avantages tangibles, sous le rapport performance et confort.

D’autre part, sans tomber dans l’excès de luxe de certaines voitures d’importation, il était nécessaire de s’adapter aux progrès logiques révélés par la technique américaine qui, à l’inverse de la nôtre, n’a pas cessé depuis le début de la guerre de travailler dans un libéralisme absolu, pour aboutir aux formes désormais acceptées par tour le monde, parce rationnelles.

Axées sur l’élaboration d’un modèle qui répondit à ces diverses conditions, il fallut aux usines de Sochaux essayer de nombreux prototypes pour aboutir, après de patientes études, à la 203, plus confortable et plus brillante que sa sœur aînée, et nécessairement un peu plus puissante aussi, et que Peugeot a très bien baptisée en la présentant comme " la voiture de luxe économique ".

Réaliser de brillantes performances économiquement, tel est le but poursuivi, et atteint, par Peugeot en créant la 203, qui représente le type accompli de la voiture moyenne dans le style le plus moderne.

Il pouvait pourtant paraître malaisé, à priori, de concilier des qualités aussi diverses, pour ne pas dire divergentes, que la vitesse, le confort, la sécurité et l’économie d’utilisation.

Pour réaliser un équilibre convenable entre ces caractéristiques en apparence inconciliables, le constructeur dispose de moyens variés, dont trois principaux sont :

l’allègement du poids mort,
la recherche des meilleures formes aérodynamiques,
l’amélioration du rendement du moteur.

Or, il saute aux yeux que ces trois moyens concourent au même but, réduire la consommation. La difficulté est d’en faire un savant amalgame, sans rien concéder, sous le double rapport de l’esthétique et de la sécurité.

Dans la 203, l’allègement du poids mort a été surtout obtenu en adoptant un type de carrosserie monocoque, indéformable et robuste par sa conception même, ce qui a permis de supprimer le châssis ou cadre, qui constitue dans la construction classique un élément important du poids mort.

On a également réalisé un notable allégement, soit par une étude approfondie des formes, en ce qui concerne les divers organes mécaniques, soit par une utilisation rationnelle des alliages légers à haute résistance. Le poids de la 203 est à peine plus élevé que celui d’une 202, quoique plus spacieuse et de performances supérieures.

La recherche des meilleures formes aérodynamiques pose un problème assez délicat à résoudre, si on considère que l’ensemble doit rester harmonieux, sans nuire au confort, ni à l’agrément de suspension, ni à la sécurité de la route.

Une étude minutieuse et des essais scrupuleux sont nécessaires pour aboutir aux formes les plus convenables.

Or, si la résistance au roulement d’une voiture est proportionnelle à son poids, celle de l’air croît en raison du carré de la vitesse. On conçoit donc qu’un profilage soigné de la carrosserie, pour une voiture rapide, est un élément considérable de l’économie de consommation, puisqu’il diminue dans de larges proportions la résistance à l’avancement.

D’un autre côté, le confort dépend pour une bonne part de la répartition des masses sur les essieux et de la bonne disposition des sièges. Dans la 203, le moteur, placé très à l’avant, permet de placer les sièges des passagers entre les deux essieux et de les soustraire aux phénomènes d’oscillation, tout en leur assurant avec une bonne habitabilité, le maximum de visibilité.

Enfin, pour élever le rendement thermique du moteur, facteur essentiel d’économie de consommation, Peugeot a adopté un certain nombre de perfectionnements techniques dont l’efficacité est depuis longtemps reconnue. Les culasses hémisphériques assurent à la fois une bonne répartition de la chaleur et une combustion rapide. Cette disposition permet une plus grande dimension des soupapes, inclinées de part et d’autre, d’où un excellent taux de remplissage. La commande, s’effectuant par un arbre à cames unique dans le carter, à conduit à un dessin très particulier de la culbuterie, couvert d’ailleurs par un brevet. L’originalité du système tient principalement dans le fait qu’on peut enlever la culasse sans avoir à démonter la distribution.

La tubulure d’admission est noyée à l’intérieur de la culasse, les gaz étant aussi normalement soumis à l’apport de chaleur des cylindres, ce qui facilite l’évaporisation du combustible et, par conséquent, améliore le rendement par une combustion plus rapide.

De toutes ces améliorations combinées, il résulte que la 203 Peugeot peut offrir à ses utilisateurs un régime de performances excellent qui se traduit par les chiffres suivants :

Consommation de 7,5 litres d’essence aux 100 km à 70 de moyenne et 0,05 litre d’huile pour une voiture en charge, avec 4 passagers et 80 kg de bagages, atteignant en pointe une vitesse de 115 km/heure.

Caractéristiques Générales

Nombre de cylindres:4
Alésage :course 75 x 73 mm
Cylindrée:1 290 cm3
Taux de compression:7
Puissance au frein:42 CV à 4000 tours/min.
Puissance fiscale:7 CV
Volume d’une chambre de compression:53,75 cm3
Culasse hémisphérique détachable en fonte,
Soupapes inclinées en tête commandées par culbuteurs,
Sièges de soupapes rapportés en métal spécial,
Cylindre et carter d’un seul bloc,
Chemises humides amovibles,
Distribution brevetée commandée par pignon hélicoïdaux,
Vilebrequin sur trois paliers,
Arbre à cames unique à trois portées dans le carter